lundi 30 juin 2008

[21septembre] Le rapport annuel 2007 de Fedasil

Le rapport annuel 2007 de Fedasil

L'Agence fédérale pour l'accueil des demandeurs d'asile en Belgique constate, dans son rapport annuel, diffusé lundi, une constante augmentation de l'occupation dans son réseau d'accueil. Et ce malgré la baisse du nombre de demandes d'asile (11.115 en 2007).

Cette augmentation, marquée en particulier depuis l'été 2007, s'explique par la suppression de l'aide financière pour les demandeurs d'asile, qui restent dans le réseau tout au long de la procédure, et en raison de l'arriéré dans le traitement des dossiers de demande d'asile.

L'année 2007 a été marquée par l'adoption de la "loi accueil" du 12 janvier 2007 sur l'accueil des demandeurs d'asile et de certaines autres catégories d'étrangers. Elle apporte deux changements importants: l'octroi d'une aide matérielle tout au long de la (nouvelle) procédure d'asile et l'introduction d'un accueil en deux étapes.

Ce qui signifie que les demandeurs d'asile, après un séjour de quatre mois dans une structure d'accueil collective (un centre d'accueil), peuvent demander un déménagement vers une structure d'accueil individuelle (un studio ou un appartement) qui offre plus d'autonomie.

Etant donné la saturation du réseau d'accueil (actuellement 94%d'occupation), Fedasil fait le constat que le nouveau modèle d'accueil pour les demandeurs d'asile est difficile à appliquer et implique de nouveaux défis sur le terrain. L'agence rappelle qu'une évaluation de la nouvelle loi est en cours.

Le rapport annuel 2007 de Fedasil aborde aussi une série de thématiques, en l'occurrence l'accueil des mineurs étrangers non accompagnés, le retour volontaire, le Fonds européen pour les réfugiés et les initiatives de quartier.

Enfin, ce rapport annuel donne les grandes tendances et données chiffrées en matière d'accueil au cours de l'année 2007.

Pour 2007, la capacité totale du réseau d'accueil de Fedasil comptabilisait 15.809 places, réparties en structures collectives d'une part et en structures individuelles d'autre part. 46% de ces places étaient disponibles dans les structures collectives, essentiellement les centres d'accueil fédéraux ouverts et de la Croix-Rouge, et 54% dans les structures individuelles, principalement les logements gérés par les CPAS ou des ONG.

Au 31 décembre 2007, 13.847 personnes résidaient dans le réseau d'accueil de l'agence fédérale, soit 65 pc de familles, 25% d'hommes isolés, 7 pc de femmes isolées, 3 pc de mineurs isolés. La moitié des résidents était originaire de sept pays: Russie (Tchétchènes compris), Serbie/Kosovo, Arménie, Congo, Slovaquie, Iran et Irak.

L'Agence fédérale pour l'accueil des demandeurs d'asile a débuté ses activités en mai 2002. Elle est chargée de veiller à un accueil et à un accompagnement de qualité et de coordonner l'ensemble des places d'accueil en Belgique.

Le rapport annuel 2007 de Fedasil peut être commandé et consulté sur www.fedasil.be

 

(blga/7sur7)



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vendredi 27 juin 2008

[21septembre] A Monsieur le Président du Vénézuela:

A Monsieur le Président du Vénézuela:

Hugo Rafael Chávez Frías 

 

Bruxelles, 25 juin 2008

 

Cher compagnon Président, 

 

 

En qualité de porte-parole du Comité Latino-américain Pour La Régularisation (CLPR) en Belgique, j'ai le plaisir de m'adresser à vous afin de vous remercier de la solidarité que votre gouvernement montre à notre égard, les sans papiers, face à la nouvelle loi discriminatoire récemment approuvée par l'Union Européenne, la « directive retour ».  

 

Bien que cette loi ne soit pas encore appliquée en Belgique, la façon de traiter les sans papiers comme des délinquants, arrêtant et enfermant les immigrés, en grande partie latino-américains, dans des centres fermés construits spécialement à cet effet, pour ensuite les expulser vers leur pays d'origine, se situe dans la même lignée discriminatoire.

 

Notre Comité, créé voici 8 mois, fait partie de la Coordination Nationale des Sans Papiers (CNSP) composée de Comités de différentes nationalités: népalais, algériens, marocains y africains.  Ses objectifs sont de lutter pour les droits de libre circulation et d'installation définis Dans la Déclaration Universelle des Droits de l'Homme, droits dont chaque être humains peut jouir et qui lui sont ici niés par ces lois.

 

Nous tentons de négocier de diverses façons avec les différents ministères  capables de régulariser notre situation, par le biais du travail ou de l'intégration sociale, mais lorsque notre voix n'est pas entendue ou que nous sommes rejetés, nous nous voyons obligés de durcir nos actions par des occupations d'églises, centres culturels, etc., allant même parfois jusqu'à mettre nos vies en danger par des grèves de la faim.

 

Notre Comité regroupe différentes personnes d'Amérique Latine comme des chiliens, péruviens, boliviens, guatémaltèques, colombiens, brésiliens, équatoriens, etc.

 

Nous espérons que notre lettre continuera à attirer votre attention et qu'elle vous confirmera que nous nous sentons soutenus, forts et fiers des pays latino-américains, tels que le vôtre, qui ont pu réagir face à cette "loi de la haine" pour continuer notre lutte et en finir avec ces lois racistes.

 

Compagnon Président, nous vous remercions encore de votre Soutien et vous prions d'agréer nos sincères salutations.

 

 

 

César Briones   (CLPR)

Oscar Flores  (CNSP)

 

 

 



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jeudi 26 juin 2008

[21septembre] Manif 29/6 Régularisation + Réponse ministres Grève de la faim, Circulaire, Suivi santé

 
Venez nombreux à l'action nationale en faveur de la régularisation des sans papiers 
 
"Respectez l'accord de gouvernement, régularisation maintenant"
 
ce dimanche 29 juin 2008 à 15 heures , Quai aux Briques (Metro Sainte Catherine)
 
 
Cette action sera festive, mêlant humour et ironie à l'égard du gouvernement qui ne tient pas ses promesses. 
 
Cette manifestation est organisée par: Forum Asile et Migrations, ACV-CSC, ABVV-FGTB, UDEP, CNSP et avocats sympathisants.  www.f-a-m.be
 
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Interrogée sur la circulaire de régularisation promise pour mai, la ministre de la migration Turtelboom annonce que les discussions sont toujours en cours dans le gouvernement. Pour les expulsions, l'Office continue d'appliquer la loi actuelle mais "poursuit également une politique de prudence à l'égard des personnes qui pourront indiscutablement invoquer une longue procédure d'asile". Angelica et ses ami-es pourront encore disparaitre pendant les vacances...
 
Les grèves de la faim de Forest et du Béguinage deviennent mortelles...La ministre annonce "les intéressés seront clairement informés par un représentant de l'office des étrangers de l'entrée en vigueur des dispositions visant leur régularisation." Roosemont s'est  rendu ce mercredi au béguinage et n' a proposé que des permis de séjour de trois mois, refusés par les grévistes.
 
Le suivi médical est très difficile, le manque de médecins se fait sentir chaque jour plus cruellement vu la dégradation importante de la santé des grévistes.
M. Mayeur, président du CPAS de Bruxelles ville nous avait rassuré sur le suivi médial, il y a quelques semaines.
La ministre Arena annonce un traitement simplifié des demandes des grévistes manifestement ce n' est pas suffisant...Force est de constater que sur le terrain la situation est critique.
  

Chambre des Représentants – Commission de l'Intérieur

Réunion du 25 juin 2008 – Extrait du compte rendu intégral (CRIV 52 – COM 0273)

23 Question de Mme Zoé Genot à la ministre de la Politique de migration et d'asile sur "l'attente de la circulaire régularisation et expulsions pendant les vacances" (n° 6609)

23.01  Zoé Genot (Ecolo-Groen!): Monsieur le président, madame la ministre, vous aviez promis une première circulaire régularisation longues procédures et ancrage durable pour le mois de mai. La fin du mois de juin se profile et l'avant-projet de circulaire à points très axés sur le travail ne paraît plus discuté et amendé.

Ce lundi, le bureau du cdH a demandé, dans un communiqué, que la circulaire régularisation soit approuvée immédiatement. Peut-être, le cdH souhaitait-il faire oublier qu'il s'était abstenu au moment de la directive retour. Néanmoins, je constate que des partenaires du gouvernement souhaitent travailler sur cette matière. Cela me semble important.

Madame la ministre, dans votre réponse à ma collègue, Mme Douifi, j'ai entendu que vous souhaitiez regrouper l'ensemble des procédures par facilité pour les bourgmestres. Je conçois totalement qu'avoir une circulaire pour les trois critères serait la façon idéale de travailler. Néanmoins, étant donné que politiquement, la situation paraît assez bloquée, il me semble impossible de dire à des gens qu'ils seront expulsés parce que nous sommes dans l'attente d'un accord sur les trois éléments de la circulaire.

Les bourgmestres préfèreraient en effet un texte unique mais ils sont aussi très mal à l'aise quand ils doivent signer des ordres de quitter le territoire de personnes qui sont en Belgique depuis des années, alors qu'elles pourraient nous être utiles et avoir une vie plus intéressante ici.

Madame la ministre, quel est le calendrier? Quand les réunions sont-elles prévues, en vue de réaliser ce volet de l'accord gouvernemental? Puisqu'il n'est plus question du mois de mai, quand pouvons-nous espérer des textes? Il y a un accord politique très clair disant que les longues procédures, y compris le Conseil d'État, doivent être régularisées. Pourtant, à l'heure actuelle, l'Office refuse encore parfois ces personnes car il n'y a pas de texte. Des possibilités de régularisation économique seront aussi possibles. Ce matin encore, j'ai encore reçu un courrier concernant un monsieur qui vit depuis 6 ans en Belgique avec sa famille. Il est mécanicien-technicien et a des promesses d'emplois. Malgré cela, il se trouve dans une situation d'expulsion potentielle.

L'année passée, Angelica et sa mère se sont fait arrêter pendant les vacances scolaires et de nombreux enfants s'apprêtent à vivre un été d'angoisse, vu leur situation d'illégalité. Les parents hésitent à envoyer leurs enfants à la plaine de jeux communale, ils ne savent que faire avec les enfants pendant les périodes de vacances. Ces parents travaillent, sinon ils ne pourraient subvenir aux besoins de leurs enfants.

Les arrestations et expulsions d'enfants qui résident ici depuis de nombreuses années vont-elle continuer pendant les vacances? Les enfants ne sont-ils pas les premières victimes de l'absence de travail gouvernemental?

23.02  Annemie Turtelboom, ministre: L'élaboration et l'évaluation de la circulaire établissant des critères de régularisation humanitaires sont toujours à l'ordre du jour du gouvernement. Toutefois, une telle circulaire qui s'intègre dans une politique d'immigration plus globale et qui concerne une question éminemment délicate réclame une étude approfondie, ainsi qu'une concertation solide entre tous les partenaires du gouvernement.

Zoals ik daarnet aan collega Douifi heb gezegd, vergt dit nog wat tijd. Ik blijf echter bij mijn standpunt dat het voor mijn part zo snel mogelijk mag zijn. Dat is hetgeen ik altijd heb gezegd.

Un des objectifs de cette circulaire est d'introduire une plus grande transparence dans le processus décisionnel.

En ce qui concerne les expulsions, l'Office des étrangers continue à appliquer la loi telle qu'elle existe actuellement. Elles seront, dès lors, poursuivies pour ne pas mettre en péril la sécurité juridique. Cependant, l'Office des étrangers poursuit également une politique de prudence à l'égard des personnes qui pourront indiscutablement invoquer une longue procédure d'asile.

23.03  Zoé Genot (Ecolo-Groen!): Madame la ministre, la fin de votre réponse me laisse entrevoir un petit espoir en ce qui concerne la politique de prudence à l'égard de personnes qui, très clairement, répondront aux prescrits des circulaires de régularisation. J'espère que nous compterons un maximum d'enfants dès la prochaine rentrée scolaire. Je vous encourage donc à rapidement aboutir, ne serait-ce que sur au moins un des aspects de cette circulaire. Je vous avoue qu'il est très difficile de discuter avec des réfugiés et de leur conseiller de ne pas entreprendre de grève de la faim, etc. Voilà des années que nous leur tenons le même discours. Fatalement, ils ne nous croient plus!

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22 Question de Mme Zoé Genot à la ministre de la Politique de migration et d'asile sur "le suivi des grèves de la faim à Bruxelles" (n° 6608)

22.01  Zoé Genot (Ecolo-Groen!): Madame la ministre, plusieurs centaines de sans-papiers ont entamé une grève de la faim voici bientôt cinquante jours à l'église du Béguinage, ainsi qu'à Forest. Certains exigent d'obtenir un titre de séjour légal depuis plusieurs années. Nous les avons rencontrés. Ils ont recouru à de nombreuses autres méthodes auparavant, puisqu'ils ont participé à des manifestations et lancé des pétitions. De plus, ils sont allés discuter dans des écoles, au sein des paroisses, etc.

On leur a demandé d'attendre la fin de la période électorale, la formation du nouveau gouvernement, mais à présent plus personne ne peut les retenir. Ils se trouvent dans une situation difficile. Les sans-papiers de Forest, avec le soutien de citoyens engagés et de paroissiens, ont développé pendant deux ans un travail de sensibilisation. Bien qu'ils aient demandé des rendez-vous, ils n'ont pu rencontrer un représentant de l'Office des étrangers qu'après avoir commencé une grève de la faim. Cela me semble un mauvais signal. Ils ont occupé durant deux ans une église à Forest sans entamer de grève de la faim, et personne n'est jamais venu les rencontrer, malgré des demandes et des courriers très officiels qui furent envoyés à votre prédécesseur. 

Quant aux sans-papiers de l'église du Béguinage, ils sont très nombreux, et leur situation médicale se détériore gravement. Quelques médecins s'efforcent, en dépit d'un manque de moyens humains et médicaux, de les suivre.

Je lis aujourd'hui dans "De Standaard" qu'un de ces médecins déclare que des morts peuvent survenir à tout moment, que certains éprouvent des problèmes cardiaques et cérébraux; que les conséquences pour les reins des grévistes sont incertaines. Bref, la situation est vraiment critique.

Révolté par le manque d'attention pour ces désespérés, un ancien syndicaliste de Wolkswagen de la CSC a lui aussi rejoint les grévistes. Aujourd'hui, un autre pensionné les rejoint. Les gens ne savent plus que faire. Le débat sur les régularisations dure depuis tellement de temps que plus personne ne sait que leur conseiller pour ne pas mettre leur vie en danger.

Quels contacts, vous et votre administration avez-vous eus avec les personnes concernées? Comment sortir de cette situation?

22.02  Annemie Turtelboom, ministre: Madame Genot, je voudrais d'abord insister sur le fait que j'ai conscience que les grèves de la faim sont des actes désespérés de personnes en difficultés. Je suis évidemment préoccupée par cette situation et la dimension humaine de leur démarche. Les grèves de la faim ne peuvent être un moyen pour obtenir une régularisation.

Dans un État de droit, la loi détermine quelles personnes peuvent rester sur le territoire. Par les grèves de la faim, qui sont des actes extrêmes, certains étrangers veulent obtenir un traitement privilégié de la part des autorités. Si nous devions céder à cette pression, nous ferions de la grève de la faim un critère de régularisation. Il va de soi que nous ne pouvons pas accepter une telle situation. Tout au plus, pouvons-nous essayer d'intervenir sur le plan humain pour convaincre les personnes de renoncer à leur action de désespoir. Ceci n'empêche pas que je suis les mouvements de grèves de la faim. Je ne suis toutefois pas la seule instance concernée. Au niveau local, le bourgmestre est responsable du maintien de l'ordre public et de la santé publique et, le cas échéant, le ministre de l'Intérieur pour le respect de la loi sur la police.  

Ceux qui mettent le bâtiment à disposition, in casu les autorités ecclésiastiques, ont également leur part de responsabilité.

Cela dit, mon administration et moi-même sommes loin de nous désintéresser du cas des sans-papiers. Au contraire, nous voulons garder un contact avec les grévistes, même si cela n'est pas toujours facile. La direction de l'Office des étrangers a toujours veillé à aller à la rencontre des sans-papiers, qu'il s'agisse de ceux qui occupent l'église du Béguinage ou ceux de Forest.

M. Roosemont, directeur général de l'Office des étrangers s'est rendu à l'église St-Jean Curé d'Ars à Forest le 27 mai dernier et a reçu ensuite leur délégation à l'Office des étrangers. L'Office des étrangers a affirmé à plusieurs reprises sa volonté d'entretenir un dialogue constructif avec les sans-papiers, chose qui demeure inchangée et qui a donné lieu à l'envoi de courriers aux représentants des grévistes de la faim, ainsi qu'au curé de l'église du Béguinage, M. Lochten.

La direction de l'Office des étrangers s'est d'ailleurs entretenu avec M. Lochten avant même que les occupants de l'église du Béguinage n'entament une grève de la faim. Dans les jours qui ont suivi le début de cette grève, la direction générale de l'Office des étrangers a adressé un courrier à M. Lochten afin d'entrer en contact avec les représentants de ce mouvement de grève.

Le 11 juin dernier, un représentant de l'Office des étrangers a reçu M. Lochten ainsi que les représentants des grévistes de la faim au sein de l'Office. Lors de cet entretien, le représentant de l'Office des étrangers a exprimé à nouveau la volonté de l'Office de maintenir un dialogue constructif. Il a rappelé aussi que les dossiers des intéressés font ou feront l'objet d'un examen individuel conformément à la réglementation en vigueur.

Il a enfin promis que les intéressés seront clairement informés par un représentant de l'Office des étrangers de l'entrée en vigueur des dispositions visant leur régularisation.

22.03  Zoé Genot (Ecolo-Groen!): Je vous remercie. J'espère que les contacts et le dialogue vont s'intensifier pour aboutir rapidement à la fin de ces actions et à un espoir autre que ces actes désespérés. Je sais qu'un groupe de sans-papiers à l'ULB a demandé à être reçu et qu'il n'est pas en grève de la faim. Ne pas les pousser à ces extrémités serait une belle façon de continuer cette action. Vous dites que la grève de la faim n'est pas un critère de régularisation et je suis entièrement d'accord avec vous sur ce point. C'est pourquoi j'aborderai la question et je vous demanderai où nous en sommes dans ces fameux critères.

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                                                            Chambre des Représentants – Commission de la Santé publique

                                            Réunion du 25 juin 2008 – Extrait du compte rendu intégral (CRIV 52 – COM 0277)

 

04 Question de Mme Zoé Genot à la ministre de l'Intégration sociale, des Pensions et des Grandes villes sur "la prise en charge des frais médicaux relatifs aux grévistes de la faim" (n° 6603)

04.01  Zoé Genot (Ecolo-Groen!): Madame la présidente, madame la ministre, actuellement, comme vous le savez, deux lieux sont occupés par des sans-papiers en grève de la faim: l'église du Béguinage dans le centre ville et une église à Forest.

À l'heure actuelle, la situation est assez compliquée. d'ailleurs, j'ai interrogé ce matin Mme Turtelboom pour tenter de la convaincre d'établir un dialogue un peu plus poussé afin de mettre fin à ces grèves qui mettent en danger les personnes concernées. Mon objectif était également de lui demander de faire avancer les négociations en vue d'établir ces fameux critères de régularisation promis aux sans-papiers depuis maintenant des années. On leur demande de patienter, de se mobiliser, mais sans grève de la faim. Manifestement, certains désespérés n'ont trouvé que ce moyen pour se faire entendre.

Dans "De Standaard" d'aujourd'hui, j'ai lu le témoignage du docteur Wuidar selon lequel "une mort peut survenir à tout moment; en effet, certains souffrent déjà de séquelles importantes aux reins et, pour d'autres, ce sont des problèmes au cerveau ou au cœur. Bref, la situation médicale est grave.

Madame la ministre, ma question a été rédigée voilà déjà trois semaines, c'est-à-dire au début de la grève de la faim, au moment où l'on s'est rendu compte de la difficulté d'organiser le suivi médical de ces personnes. Depuis, M. Mayeur et vous-même avez eu l'occasion de discuter et, par la presse, j'ai appris que la situation avait été résolue et que le suivi médical était dorénavant bien organisé. J'ai donc décidé de retirer ma question.

Si je suis revenue sur cette décision, c'est que ce suivi médical sur le terrain n'est malheureusement pas aussi performant que souhaité vu que les médecins sont trop peu nombreux. Comme d'habitude, les maisons médicales et certains médecins font preuve de bonne volonté, mais ils sont surchargés de travail. C'est pourtant bénévolement qu'ils passent de longues heures afin d'assurer ce suivi médical. Ce type de suivi est, selon moi, inacceptable: il s'avère impossible, dans de telles conditions, d'assurer le suivi médical d'autant de personnes en très mauvaise santé.

Madame la ministre, pourrait-on renforcer cette équipe de médecins soit renforcée? La situation est telle qu'Écolo Bruxelles a dû s'engager à payer la facture relative aux honoraires des  médecins de garde appelés au chevet des grévistes, sinon ils refusaient de s'y rendre.

Le mode de fonctionnement actuel est inadmissible.

Tout à l'heure, il a été question d'acte chirurgical, mais nous n'en sommes pas là. Il est plutôt question de prise de vitamines B afin de permettre au cerveau de continuer à fonctionner convenablement malgré l'absence de nourriture. Or le CPAS de Bruxelles-Ville, par exemple, a décidé de ne plus les rembourser considérant qu'il s'agit d'un produit de confort. Voilà le type de difficultés sur le terrain.

Madame la ministre, au vu de ce bilan, quelles mesures pourraient-elles être envisagées pour payer les prestations des médecins appelés au chevet de ces personnes? On parviendrait alors à en mobiliser davantage. Les médecins qui ont assuré le suivi médical des grévistes de la rue Royale n'ont jamais été payés, malgré le faible nombre de reçus rédigés relativement au nombre important d'heures effectivement prestées.

04.02  Marie Arena, ministre: Je ne me permettrai pas de parler ici du contexte de l'action "grève de la faim", ni de l'opportunité de ce moyen d'action; elles feront certainement l'objet d'autres discussions. Le fait est que les pouvoirs locaux, les CPAS en particulier, sont confrontés à une action qui ne relève pas de leur responsabilité, mais de celle de services les concernant tout particulièrement. Il est vrai qu'un soutien est offert afin de protéger contre les catastrophes les personnes elles-mêmes et l'environnement. On parlait de personnes dans des situations très précaires – c'est peu dire –, comme c'est également le cas dans les exemples que vous citez. Via le système de l'aide médicale urgente, une intervention dans l'accompagnement médical est effectivement prévue. On voit là que l'aide médicale urgente prend tout son sens pour ces personnes.

Ce système vous est bien entendu connu : un CPAS peut décider d'accorder une aide médicale urgente aux personnes en séjour illégal. Un médecin doit néanmoins attester de l'urgence médicale. Si un CPAS l'autorise dans le cadre d'une grève de la faim, les frais peuvent être récupérés auprès du SPP Intégration Sociale.

En ce qui concerne les actions en cours, il existe de conventions entre le CPAS et le SPP. Pour les personnes qui entrent en ligne de compte pour une aide médicale urgente, un examen social peu consistant (pas de longue enquête durant des jours) est effectué et un médecin agréé délivre une attestation d'urgence. Si elle est validée au sein du Conseil de l'Aide Sociale comme un dossier pour une aide individuelle, les frais seront récupérés auprès du SPP et le remboursement suivra.

Il ne m'est pas possible de prévoir un traitement distinct pour une catégorie spécifique et, en particulier, en ce qui concerne les actions de grève de la faim. Il s'agit bien du mécanisme global de l'aide médicale urgente. Dès lors, le suivi se fait dans le cadre et les dispositions légales existantes. Cependant je peux manifester de la compréhension pour cette charge supplémentaire au préjudice des CPAS.

Pour cette raison, les exigences administratives sont effectivement prises en considération: un examen social le plus "light" possible pour les personnes qui figurent dans une liste fermée et la garantie que la présentation d'une attestation médicale sera suivie d'un remboursement. C'est ce qui a été convenu et qui doit être suffisant, j'espère, pour garantir au médecin un remboursement.

Il est vrai, comme vous le disiez, que ces médecins font preuve d'un engagement exemplaire envers ces personnes en difficulté; il ne serait donc pas juste qu'ils ne soient pas rémunérés, remboursés. Normalement, le cadre légal existant doit permettre de le prendre en considération, mais toujours avec l'autonomie communale de la décision du CPAS de pouvoir rentrer dans cette logique. Le cadre légal permet un certain nombre de choses. Il s'agirait d'un mauvais signal si, particulièrement vis-à-vis de la grève de la faim, un dispositif spécifique était élaboré.

Il importe que les CPAS se montrent attentifs et utilisent au mieux le cadre légal pour répondre à ces attentes. Quand une difficulté surgit, nous en dialoguons avec les CPAS concernés, car ce sont manifestement souvent les mêmes qui sont confrontés à ces problèmes.

04.03 Zoé Genot (Ecolo-Groen!): Madame la ministre, cela ne fonctionne pas pour le moment. De nouveaux médecins ne rejoignent pas leurs confrères qui assurent traditionnellement ce suivi médical. Et comme ceux-ci ne sont pas payés, cela n'améliore pas la situation.

Une réunion de coordination doit être rapidement organisée pour délivrer, dans le cadre légal actuel, un signal plus positif afin que d'autres médecins s'engagent dans ce suivi.

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Zoé Genot, députée fédérale ECOLO
rue de Louvain 21, 1008 Bruxelles
tel 02.549.90.59, fax 02.549.87.98, zoe.genot@ecolo.be
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 

mercredi 25 juin 2008

[21septembre] Scandaleux: Bahar sera rejugé !

COMMUNIQUÉ DU CLEA

 

ACHARNEMENT JUDICIAIRE 

LA COUR DE CASSATION SUIT TOTALEMENT LE PROCUREUR DELMULLE

ET ORDONNE QUE SOIT REJUGÉE L'AFFAIRE DHKP-C.

POUR LA QUATRIÈME FOIS…

 

 

 

Ce mardi 24 juin, à 17 heures 58, le verdict –tout simplement scandaleux– est tombé. Le Président Edward Forrier, au nom de la Cour de Cassation (deuxième Chambre flamande), a donné entièrement raison au Procureur Johan Delmulle. Dans un texte lapidaire, dont la lecture n'a pris que huit minutes, la plus haute Cour s'est ainsi entièrement rangée à l'avis du magistrat fédéral, contestant  l'Arrêt prononcé le 7 février dernier par la Cour d'Appel d'Anvers.

Conséquence directe du jugement prononcé ce jour ? Un nouveau procès (le quatrième) sera donc intenté contre les 7 membres présumés de l'organisation turque DHKP-C (dont Bahar Kimyongür), mais devant la Cour d'Appel de Bruxelles cette fois.

 

On s'en souvient : à travers un procès mené de manière tout à fait exemplaire, les juges anversois avaient démonté chacune des charges montées à l'encontre des prévenus par J. Delmulle, et abouti –au terme de six audiences ayant respecté les droits de la défense– à un constat d'évidence: peu importe que les prévenus en soient membres, «dans ses activités menées en Belgique, le DHKP-C n'y a été ni une association de malfaiteurs, ni une organisation criminelle, ni un groupe terroriste».

Au regard de la chronologie des procédures, telles qu'elles se sont succédées depuis septembre 1999, la décision rendue ce jour marque donc une défaite de la justice indépendante, soucieuse de défendre l'état de droit et de garantir les libertés civiles.

 

Le 28 février 2006, le tribunal de Bruges (présidé par un juge spécialement détaché d'un autre arrondissement judiciaire, et entièrement «sous la coupe du Parquet») avait lourdement condamné sept des onze personnes poursuivies. En degré d'appel, la Cour de Gand (le 7 novembre 2006) avait même renforcé les peines dévolues –condamnant notamment B. Kimyongur à cinq années d'emprisonnement au titre de «dirigeant d'une organisation fanatique et terroriste».

19 avril 2007. La Cour de Cassation (suite au pourvoi des avocats de la défense reprenant 114 motifs d'annulation) prononçait toutefois la nullité des deux jugements parce que la nomination de Freddy Troch en première instance aurait pu induire un soupçon de partialité et que les juges gantois, pourtant interpellés sur cette illégalité, n'avaient rien trouvé à y redire.

7 février 2008 : la Cour d'Appel d'Anvers réfute l'argumentaire, dénonce les raisonnements et dé-crédibilise les prétendues preuves avancées par le Procureur fédéral. Pour les juges anversois en effet,  les pièces et éléments «mis à charge des prévenus» ont été trafiqués pour certains, travestis pour d'autres, tronqués et truqués par le Parquet. Qui plus est, le réquisitoire prononcé par J. Delmulle reposait uniquement sur des constructions intellectuelles fantaisistes, approximatives voire schizophréniques. En réalité, dans le dossier traficoté par le Procureur, n'a jamais figuré une quelconque preuve établissant qu'on aurait eu affaire ici à «une bande», qu'à Knokke se serait caché «le Quartier général du DHKP-C pour toute l'Europe», ou que les personnes –qui fréquentaient la Résidence Belle Rive, au 458 de la Zeedijk– avaient commis ou auraient eu l'intention de commettre un quelconque fait délictueux (en Belgique ou dans quelqu'autre pays que ce soit).

 

 

 

 

Extraits de l'Arrêt rendu par la Cour d'Appel d'Anvers le 7 février 2008 (pages 139 à 159)

 

Discussion des éléments de preuve

Pour évaluer les éléments de preuves, il faut tenir compte des éléments constitutifs des infractions mises à charge. Il s'agit, en premier lieu, des éléments constitutifs du délit d'association de malfaiteurs.

Dès lors, s'il n'était pas prouvé que dans cette affaire tous les éléments constitutifs du délit d'association de malfaiteurs sont présents et prouvés, alors a fortiori cela signifie que ce sera encore moins le cas pour le délit d'appartenance à une organisation criminelle, étant donné que ce dernier délit suppose des structures plus importantes que le délit d'association de malfaiteurs.

Les éléments constitutifs de ce délit sont : l'existence d'une association ; l'organisation de l'association,  la commission d'attentats contre des personnes ou des biens, comme objectif de l'association ; la volonté consciente de faire partie de l'association.

 

 (…) Des éléments (avancés par le Procureur fédéral), la Cour déduit qu'il n'y a pas de certitude suffisante de la présence des inculpés Dursun Karatas et Sükriye Akar dans l'appartement de Knokke. Il n'y a pas non plus d'indication qu'ils y auraient été présents à un autre moment durant la période d'incrimination.

(…) Des éléments (avancés par le Procureur fédéral), la Cour ne peut que déduire qu'il n'y a aucune indication que les prévenu Saz Kaya, Fehriye Erdal et Zerrin Sari n'ont été présents en Belgique plus qu'une ou, au plus, deux semaines, au cours de la période visée dans l'ordonnance de renvoi.

A cet égard, les questions suivantes doivent être posées :

Existe-t-il des indications selon lesquelles le Comité Central du DHKP-C se serait établi pendant presque deux ans à la côte belge, comme le soutient le ministère public ?

Pourquoi, alors, n'y a-t-il eu aucune enquête plus détaillée sur leur présence au cours de la période complète qui est reprise dans les réquisitions ?

 

(..) Lorsqu'on analyse de manière approfondie «les éléments de preuves» présentés dans cette affaire, il faut faire les constats suivants. La plus grande partie du dossier est composée du résultat d'enquêtes effectuées à l'étranger. Le ministère public tente, à travers un très grand nombre de pièces, de démontrer que le DHKP-C est respectivement une association de malfaiteurs et une organisation criminelle. On tente d'établir cette thèse d'après des dossiers et des décisions judiciaires étrangères (néerlandaise et allemande).

On va assez loin dans ce sens : de nombreuses pièces citées se situent bien en dehors de la période incriminée ; à propos d'autres nombreuses pièces présentées, on doit immédiatement se demander en quoi elles peuvent concerner les prévenus et pourquoi le ministère public les considère comme des éléments à charge. Par exemple, dans la discussion sur les éléments individuels à charge de Zerrin Sari, le ministère public retient son rôle en tant qu'avocate.

Par contre, le ministère public ne rapporte absolument pas la preuve qu'un des prévenus cités dans la présente affaire n'ait joué le moindre rôle dans les faits commis à l'étranger.

 

(…) Vu que la présence des inculpés en Belgique n'est prouvée que de manière très limitée, on peut se demander s'il peut être question d'association organisée dans ces circonstances.

A cet égard, il faut également se poser une deuxième question encore plus fondamentale. Selon la thèse du ministère public, il est démontré que le DHKP-C doit être considéré comme une organisation criminelle dans les pays voisins.

L'étape suivante de ce raisonnement, c'est que les prévenus sont, sans le moindre doute, membres du DHKP-C, qu'ils ont été appréhendés avec des éléments à charge tels que des armes, et que, par conséquent, ils avaient bel et bien l'intention de commettre des attentats, et plus particulièrement des attentats contre les intérêts de l'Etat turc. Le ministère public insiste à tort sur le fait que le DHKP-C aurait déjà à plusieurs reprises été condamné comme organisation criminelle ou terroriste par des juridictions étrangères. Rien n'est moins vrai.

Tant aux Pays-Bas qu'en Allemagne, des membres du DHKP-C ont été poursuivis et condamnés pour des délits bien précis. Le DHKP-C n'a en aucun cas été poursuivi en tant qu'association ou organisation. En Allemagne, le DHKP-C a été interdit par le pouvoir exécutif, et donc pas par une décision judiciaire. Il est vrai qu'en Allemagne, le simple fait d'être membre du DHKP-C est punissable et le ministère public peut poursuivre les membres en raison du seul fait de leur appartenance. Ce n'est pas le cas en Belgique.

 

(…) Il ne ressort d'aucun élément objectif de l'enquête que les prévenus aient eu, à un quelconque moment, l'intention de commettre des attentats en Turquie. La thèse du ministère public selon laquelle les prévenus allaient «diriger» des actions violentes en Turquie à partir de la côte belge ne repose sur rien. Si cette thèse, que le ministère public considère apparemment comme un fait établi, était correcte, on peut se demander pourquoi la Turquie n'a pas demandé l'extradition les prévenus.

Il ne ressort pas non plus d'aucun élément objectif du dossier que les prévenus auraient eu l'intention de commettre des attentats en Belgique.

 (…) La Cour constate donc qu'il n'est pas prouvé que les prévenus ont, dans la période visée par la citation, formé une association ayant pour objectif de commettre des attentats contre les intérêts de l'Etat turc.

Vu qu'il n'est pas prouvé que les prévenus formaient une association de malfaiteurs, il n'est pas prouvé non plus qu'ils auraient formé une organisation criminelle. Les éléments constitutifs de ce délit exigent des structures et une organisation encore plus vastes que la simple association de malfaiteurs.

 

(…) Les prévenus Musa Asoglu et Bahar Kimyongür sont accusés d'avoir été dirigeants d'un groupe terroriste au sens de l'article 139 du code pénal. Les faits auraient été commis à Bruxelles dans une période comprise entre le 9 janvier 2004, date d'entrée en vigueur de la loi, jusqu'au 28 juin 2004, date à laquelle une conférence de presse s'est tenue à Bruxelles.

(…) La Cour constate d'abord que le dossier et les débats n'ont apporté aucun autres éléments que ceux présentés par le ministère public. Les éléments «nouveaux» apportés par le ministère public ne peuvent pas être considérés comme des indications de culpabilité par la Cour.

Ni pendant la conférence de presse, ni par le communiqué de presse, il ne peut être question d'implication effective des deux prévenus à l'attentat d'Istanbul. Si de telles indications existaient dans cette affaire, il semble assez évident que les autorités turques auraient demandé l'extradition des prévenus Asoglu et Kimyongür.

Qui plus est, il n'y a aucune certitude que le communiqué de presse visé a été lu pendant la conférence de presse organisée au New Hotel Charlemagne. Il est seulement établi que ce communiqué a été distribué sous forme de tract pendant la manifestation qui s'est déroulée le même jour à Bruxelles.

 

(…) En ce qui concerne le prévenu Bahar Kimyongür, le ministère public appuie sa thèse en affirmant qu'il serait une figure dirigeante, par le fait qu'il «a grandi au sein de l'organisation».

Les dossiers versés pour information à son encontre concernent des procès verbaux rédigés suite à des manifestations à Bruxelles. Il s'agit, pour une grande part, de manifestations de solidarité avec la prévenue Erdal.

La caractéristique commune de ces manifestations est le nombre particulièrement faible de participants. Ces manifestations n'ont vraisemblablement causé que peu de dégradations.

En plus, deux dossiers concernant des graffitis ont été ajoutés. Dans un de ces dossiers, il y avaient des indications selon lesquelles le prévenu en serait l'auteur possible. Il n'a pourtant pas été poursuivi. Les faits contenus dans ces dossiers se situent presque exclusivement dans la période 2000-2001, donc bien avant la période incriminée et donc aussi bien avant l'entrée en vigueur de la loi.  Les faits contenus dans ces dossier n'ont pas le moindre lien avec des activités terroristes. Le rôle du prévenu B. Kimyongür dans ces dossiers ne révèle en aucune manière un processus d'ascension vers la direction d'une association terroriste (…).

 

Conclusions

Il ne ressort pas des éléments du dossier que les prévenus formaient un groupe terroriste dans la période mentionnée dans les préventions. Il ne ressort d'aucun élément qu'ils auraient eu un seul instant l'intention de s'associer en vue de commettre des délits terroristes tels que repris dans la loi. Il ressort clairement qu'ils ne réprouvent pas ce type de délits, bien au contraire. Il n'appartient pas à la Cour de juger la façon de penser des prévenus.

A cet égard, la Cour ne peut que se référer à l'article 141ter du Code pénal :

Aucune disposition du présent Titre ne peut être interprétée comme visant à réduire ou à entraver des droits ou libertés fondamentales tels que le droit de grève, la liberté de réunion, d'association ou d'expression, y compris le droit de fonder avec d'autres des syndicats et de s'y affilier pour la défense de ses intérêts, et le droit de manifester qui s'y rattache, et tels que consacrés notamment par les articles 8 à 11 de la Convention européenne de sauvegarde des droits de l'homme et des libertés fondamentales.

Il ne ressort pas du dossier que, dans la période incriminée, les prévenus seraient allés plus loin que l'exercice de leurs droits qui, selon la loi elle-même, ne peuvent en aucun cas être limités ou entravés (…)». Etc, etc…

 

Après cette leçon de Droit appliqué, chapitrant sévèrement les exactions commises par le Procureur contre la déontologie et le respect de la vérité, Johan Delmulle a donc décidé de contre-attaquer. S'en prenant aux juges anversois (coupables, selon lui, de n'avoir tenu compte ni de la récente jurisprudence en matière d'associations de malfaiteurs, ni du libellé de la loi sur les organisations criminelles, ni des effets induits par la législation en matière d'infractions terroristes), le magistrat a donc saisi la Cour de Cassation au prétexte que ces différents textes législatifs ne requièrent aucunement que des prévenus soient impliqués personnellement dans l'exécution (la commission) d'actes délictueux pour être sanctionnables pénalement: car le seul fait d'appartenir à une association délictueuse suffit à vous condamner.

Pour expliquer les raisons de se pourvoir, J. Delmulle avait d'ailleurs évoqué «le trouble de l'opinion publique», trouble suscité par des jugements absolument contradictoires (Bruges et Gand, d'un côté ; Anvers, de l'autre) à partir de textes de lois pourtant identiques. Une demande d'explicitation spécieuse : au regard du Droit, les jugements de Bruges et de Gand n'ont jamais existé (ils ont été, tous deux, annulés) –seul l'Arrêt d'Anvers constituant à ce jour la vérité judiciaire telle que prononcée par un tribunal. Manifestement, la Cour de Cassation n'a pas voulu en tenir compte.

 

Au mouvement démocratique d'en tirer toutes les conséquences. Contre un glissement pernicieux mais progressif vers une Justice «à l'américaine», les forces progressistes de notre pays doivent opposer un front du refus. Le plus large possible.

 

 

____________

Jean FLINKER,

membre du CLEA

(Comité pour la Liberté d'Expression et d'Association)

 


 

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mercredi 18 juin 2008

[21septembre] victoire pour les sans papiers à Molenbeek

victoire pour les sans papiers à Molenbeek

 

Une victoire à Molenbeek, réalisée par des medecins de 'Medecine pour le peuple'

et leurs collègues d'autres maison médicales.

 

Félicitations.


Riet Dhont

 

 

Bonne nouvelle!


Grace à un an de négociations avec le CPAS, avec un group de médecins
généralistes de Molenbeek, nous avons eu l'accord du CPAS hier pour
accepter la prise en charge d'une liste de médicaments non-remboursé s
par la mutuelle pour les sans papiers (ceux qui ont droit à l'aide
médicale urgente). C'est une grande victoire, parce que ça veut dire que
à partir du 1 juillet, tous les sans papiers auront le droit au
perdolan,motilium, contraceptives, sirops pour la toux,..... (42
médicaments différents) tout à fait GRATUIT à la Farmacie. Avant, ils
devaient payer le prix complet!.


leen


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lundi 16 juin 2008

[21septembre] à Wahoub


à Wahoub

 

Wahoub Fayoumi, journaliste à la RTBF à été arrêtée et mise en prison ! Ils disent que c'est une terroriste, qu'elle est dangereuse pour nous et qu'il faut donc l'enfermer !

 

La jeune femme que je connais n'est ni terroriste, ni dangereuse, au contraire, c'est une femme intelligente, sensible aux problèmes sociaux, aux plus démunis, que son engagement a poussée au point de laisser une partie d'elle-même devant un centre fermé pour étrangers en 2003.

 

Je l'ai connue quelques mois après quand elle est venue avec d'autres nous chercher pour un coup de main car dans leur quartier une centaine de personnes avaient été arrêtées. La police avait perquisitionné très tôt le matin, des femmes, des enfants et des vielles personnes ont été embarquées sans aucune distinction, tout simplement parce qu'elles n'avaient pas de documents en règle, des "sans papiers"

 

A l'époque j'ignorais complètement l'existence même de cette réalité, mais Wahoub et ses amis nous ont montré une face cachée de la Belgique, celle qu'on ne voit pas si on ne prête pas attention et dans laquelle des milliers de personnes souffrent des conséquences des politiques de plus en plus dures contre les étrangers. Les mois qui ont suivi cette rafle de 2003 sont devenus pour moi des prises de conscience qui ont boulversé mes projets comme des coups de poing dans la gueule qui vous laissent un goût amer dans la bouche et une furieuse envie de vous battre !!

 

Ceci est arrivé pendant les vacances d'été, sous le contraste d'un soleil radieux. Un baptême célébré avec des Afghans dans l'église de St Croix à la place Flagey, des Iraniens au foyer de l'ULB et Semira Adamu à la salle de la Madeleine. Je ne t'oublie pas mon amie, car grâce à toi une partie de moi a changé pour toujours et je t'en remercie !

 

Notre esprit critique nous pousse à mettre en cause l'organisation sociale et économique du système, ceci n'est nullement une raison pour nous traiter de terroristes. Et si aujourd'hui ils disent que tu es dangereuse alors moi aussi je le suis et ils devront m'arrêter, ainsi que tous les autres qui ne baissent pas les yeux devant tant d'injustices.

 

Derrière mes barreaux à moi, je t'embrasse chère Wahoub et je t'attends pour continuer le combat ensemble!

 

Oscar Flores

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mardi 10 juin 2008

[21septembre] (sans objet)

La Ligue des droits de l'Homme asbl - Information

Bienvenu en Absurdie ! 

Bienvenu en Belgique ! Welcom in Belgïe ! Bienvenu en ABSURDIE ! Mafous Lassissi arrive du Bénin légalement avec en poche un visa du consulat de Belgique à Cotonou... mais voilà, arrivé à Bruxelles il est arrêté par la police des frontières pour des raisons farfelues... à 10 jours de son mariage.

Venez l'accueillir demain ce mercredi 11 juin 2008 à 16h à l'aéroport de Zaventem pour lui souhaiter la bienvenue !

C'est l'histoire absurde mais dramatique vécue par Mafous Lassissi.  Il est actuellement, privé de liberté et enfermé au poste de frontière à Zaventem.  Sa faute ?  Être venu en Belgique avec un visa pour se marier avec son ami, le romancier Serge Noël.

Ce mariage entre deux hommes n'a apparemment pas plus au service de police de l'aéroport. La police lui a refusé l'accès au territoire et lui a demandé de quitter la Belgique ce jeudi à 14h40. Concrètement, Mafous Lassissi a reçu à la fin mai 2008 un accord du service des visas pour mariage, ce qui lui a permis de réserver un billet électronique pour le 3 juin.

Il a donc embarqué de Cotonou à Bruxelles, dans la nuit du 2 au 3 juin.  Arrivé à Bruxelles, il a fait l'objet d'une enquête personnelle sur des questions déplacées par un service de police de la douane à l'aéroport de Bruxelles (différence d'âge entre les fiancés, première prise de contact par le net il y a deux ans, séjour commun à Cotonou "que de 3 semaines" en décembre 2007, achat de lunettes " de marque" notoirement contrefaites, effectué dans la rue à Cotonou, revenus de sa famille...)  et qui n'ajoutaient rien aux éléments fournis dans le cadre de la demande déposée à l'Office des Etrangers depuis plusieurs semaines et ayant débouché sur un accord.

La date du mariage a été fixée au 14 juin 2008 à la Ville de Bruxelles.  Cette situation ubuesque qui voit un homme possédant tous les titres pour rentrer et se marier en Belgique, refuse cette possibilité.  Maître Alexis Deswaef, l'avocat de Mafous Lassissi a plaidé ce matin en extrême urgence devant le Conseil des Contentieux des étrangers.  La décision de la Juge confirme l'absurdité et rejette le recours introduit !  Cet après-midi une requête unilatérale a été déposé auprès du Président du tribunal de 1ère instance de Bruxelles pour dénoncer un nouvel abus de pouvoir de l'Office des étrangers et, in extremis, le magistrat a prononcé l’interdiction de tout refoulement de Mafous Lassissi, qui reste toutefois détenu au Centre INAD à Zaventem.

En conclusion, nous dénonçons fermement le comportement de la police des frontières et de l'office des étrangers qui après avoir accordé un visa pour mariage sur la base d'un dossier étayé revient sur sa décision et demande à Mafous Lassissi de retourner au Bénin et de réintroduire une nouvelle demande !

Rendez-vous le mercredi 11 juin 2008 à 16h à l'aéroport de Zaventem pour souhaiter la bienvenue à Mafous !


Où? Aéroport de Zaventem
Quand? à 16 heures
Informations:

Ce rendez-vous est organisé avec l'appui de Ligue des droits de l'Homme asbl, S.O.S. Migrants, Tels Quels asbl, La Lucarne.org asbl, Editions Biliki, Editions Le Somnambule Equivoque, La Maison du Livre de St Gilles

 

lundi 9 juin 2008

[21septembre] GREVE DE LA FAIM DES LATINOS A TOUCHE A SA FIN !

GREVE DE LA FAIM DES LATINOS A TOUCHE A SA FIN !

 

Il a été décidé, lors de l'assemblée générale du COMITE LATINOAMERICAIN POUR LA REGULARISATION du samedi 7 juin, que l'action de grève de la faim s'arrêtait suite aux résultats des différentes négociations entreprises.

 

Cette action qui a duré 21 jours de mise en danger pour quatre personnes et la mobilisation de nombreuses autres lors des marches et manifestations de soutien a permis de conclure des accords politiques, mais également de mettre en place des services qui permettront aux sans papiers Latinos et d'autres nationalités d'en profiter.

 

En effet, nous voudrions attirer l'attention sur plusieurs points résultant de cette action :

 

Premièrement il faut se féliciter de la fin de l'action de Grève de la Faim des Latinos après 21 jours. Ceci est un élément important par rapports aux deux dernières grève de la faim des sans papiers qui sont allées très loin (55 et 50 jours) avec de graves conséquences physiques et psychologiques pour les grévistes.

 

Un autre point positif est qu'elle ait permis de faire avancer des « négociations politiques » entreprises depuis plus de six mois par la Coordination Nationale des Sans Papiers (CNSP).

 

Ensuite, ceci a permis de trouver des solutions, non seulement pour une liste de Latinos, mais pour l'ensemble des sans papiers, peu importe leur nationalité.

 

Mais aussi d'ouvrir d'autres négociations pour créer des services qui permettront aux sans papiers de trouver des aides juridiques « Gratuites » (demande de 9ter, 9bis, recours, etc.) et dans la préparation de leur dossier en vue de leur régularisation.

 

Et enfin avoir contribué à faire avancer les actions des sans papiers pour la régularisation partout en Belgique.

 

Nous voudrions réaffirmer notre soutien à toutes les actions menées aujourd'hui aux quatre coins de la Belgique et de l'Europe, les encourager à continuer la lutte pour un autre système social et économique qui permettrait à tout le monde de vivre dans son pays SANS GUERRES et SANS MISERE !!

 

 

CNSP / Belgique


CRER / Tel : 0474 08 85 35
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