samedi 29 janvier 2011

[21septembre] libération de Youssef

Bonjour à toutes et à tous,
 
Youssef F. qui était en grève la faim au centre fermé pour étrangers de Vottem depuis 22 jours a été libéré hier vendredi fin de journée. Il commence à se réalimenter petit à petit.
Merci à tous ceux qui ont protesté auprès du secrétaire d'Etat à la politique d'asile et d'immigration.
 
Et retenez déjà la date de la prochaine grande
marche/ manifestation de Liège à Vottem: dimanche  3 avril. Rendez-vous à 14 heures Place Saint-Lambert.
 
Pour le CRACPE,
France Arets
 
 

mardi 25 janvier 2011

[21septembre] communiqué: grève de la faim et isolement prolongé d'une personne détenue au centre fermé de Vottem

COLLECTIF DE RESISTANCE AUX CENTRES POUR ETRANGERS (C.R.A.C.P.E.)

B.P.246 Liège 2 4020 Liège

Permanence téléphonique: 04. 232 01 04 de lundi à vendredi 17H- 18H30.

Adresse e-mail : cracpe@skynet.be

 

Communiqué de presse 

 

Monsieur Youssef F., d'origine marocaine,  est détenu au centre fermé de Vottem depuis fin novembre. Il a été emmené une première fois à l'aéroport national en vue d'une expulsion vers le Maroc  le 6 janvier.

Il s'est opposé à cette expulsion. Monsieur F. avait introduit une demande de régularisation de séjour en Belgique dans le cadre de l'instruction de septembre 2009. Son dossier devait être complété par un contrat de travail. Malheureusement le contrôle d'identité  et la réponse négative qui ont  conduit à sa détention ont  eu lieu avant l'entretien d'embauche.

Le lendemain de cette première tentative d'expulsion, Youssef F. a entamé une grève de la faim afin d'obtenir sa libération et de pouvoir poursuivre les démarches pour régulariser son séjour. Au 19e jour de la grève de la faim ce mardi 25 janvier, sa vie et sa santé sont  en danger. Il  a perdu beaucoup de poids, est très affaibli, ne peut plus marcher et est déplacé en chaise roulante.

 

Ceci n'est pas la première grève de la faim au centre fermé de Vottem, mais ici nous sommes particulièrement interpellés par ce que nous considérons comme un mauvais traitement. Youssef a été placé en isolement le mercredi 12 janvier et y est resté depuis. La cellule d'isolement c'est un cachot, avec un matelas sur un socle en béton, des couvertures, pas d'oreiller, un  lavabo et un wc dans la cellule...

Selon la réglementation concernant les centres fermés pour étrangers, il existe deux types d'isolement. Le premier est un isolement disciplinaire, à titre de sanction, il est de 24h à 72h maximum avec accord de la Direction de l'Office des Etrangers, et ne peut être prolongé au-delà qu'avec l'accord du Ministre.

Le second est un isolement "au titre du maintien de l'ordre et de la sécurité", ce que l'on appelle aussi "régime différencié". Le Comité européen pour la prévention de la torture et des peines ou traitements dégradants (CPT) a dénoncé dans son rapport de janvier 2010, suite à sa visite à Vottem en septembre-octobre 2009,  cette disposition imprécise, sans limites, et sans possibilité pour celui qui en est victime de contestation, de recours.

Voici l'extrait de ce rapport, page 30:

S'agissant du placement à l'isolement au titre du maintien de l'ordre et de la sécurité (qualifié autrefois de «régime différencié »), le directeur de l'établissement dispose d'un pouvoir discrétionnaire plus étendu que pour le placement à l'isolement disciplinaire. Sa durée n'est en effet pas limitée et aucune procédure stricte n'est prévue, ces questions ne seraient apparemment réglées que par des notes de service. Le recours à un isolement prolongé est un sujet de préoccupation particulière pour le CPT, compte tenu des éventuels risques d'abus. A cet égard, le Comité tient à rappeler qu'en cas d'application d'une mesure de placement à l'isolement pour raisons de sécurité, celle-ci doit s'accompagner de garanties effectives. L'intéressé doit notamment être informé des motifs de la mesure adoptée à son encontre, avoir la possibilité de faire valoir son point de vue sur la question avant l'imposition de la 'mesure, et pouvoir contester la mesure devant  une autorité appropriée. De plus, il convient que toute mesure d'isolement soit limitée dans le temps. Le CPT recommande que des mesures soient prises afin que ces principes soient incorporés dans l'arrêté royal susmentionné.

 

Comment peut-on tolérer que quelqu'un qui n'a commis aucun délit, si ce n'est de ne pas être en ordre de séjour, vive dans de telles conditions, au cachot,  coupé de contacts sociaux[1] la plupart du temps depuis maintenant 14 jours. En quoi Youssef F. met-il en danger la sécurité? Le but n'est-il pas plutôt de casser la résistance morale d'un gréviste de la faim? D'éviter la contagion de la grève  parmi d'autres personnes détenues?  

Le Secrétaire d'Etat à la politique d'asile et d'immigration, Melchior Wathelet,  est-il informé de telles pratiques? S'agit-il de  nouvelles directives émanant de l'Office des Etrangers appliquées dans les différents centres fermés pour étrangers ? Rappelons, nous qu'en novembre 2006, des membres du personnel de Vottem avaient eux-mêmes dénoncé auprès des médias (article de Michel Bouffioux) cette pratique de l'isolement prolongé.

 

Lorsque nous avons posé des questions à propos de cet isolement prolongé, il nous a été répondu qu'il s'agissait d'exercer une surveillance médicale du gréviste de la faim, et  qu'il ne s'agissait pas d'un isolement disciplinaire puisqu'il pouvait utiliser un téléphone et recevoir des visites, ce qui est effectivement le cas. Nous ne mettons d'ailleurs pas en cause le suivi médical, mais nous posons la question : pourquoi n'est-il pas dès lors dans l'aile médicale?

Nous considérons qu'il s'agit bien d'un régime de détention différencié et d'une sanction déguisée par rapport à la grève de la faim. Les recommandations du CPT, adressées au gouvernement fédéral, celui qui est toujours en place..., ne sont nullement suivies d'effet.

 

Par sa grève de la faim, Youssef F. a posé un choix, qui lui est personnel, lié à l'impossibilité du retour dans son pays d'origine. Il lui en coûte, une grève de la faim engendre beaucoup de  souffrances; l'isolement ajoute encore beaucoup à ces souffrances.

Nous demandons  l'avis du Secrétaire d'Etat et une discussion au Parlement sur de telles pratiques. Une question parlementaire sera posée à ce sujet par Eric Jadot, parlementaire Ecolo.

 

Nous voulons aussi faire savoir que l'état de santé de Youssef F. exclut toute tentative de rapatriement.

Enfin nous nous inquiétons des nombreuses opérations policières en cours, qui ressemblent fort à une traque des sans - papiers. Celle-ci s'intensifie au fil du temps, depuis l'automne 2010, après l'opération de régularisation concrétisée par le dépôt de dossiers entre le 15 septembre et le 15 décembre 2009.

 

 

Pour le CRACPE,

 

France Arets  



[1] Les personnes détenues à Vottem connaissent normalement le « régime » suivant : logement en dortoirs de 4 personnes, liberté de circuler dans l'aile prévue pour 40 personnes maximum (4 ailes), repas et activités diverses dans un espace commun, et sportives au préau

[21septembre] COMMUNIQUE DE PRESSE / 30 janvier Manif contre la politique d'immigration Belge

COMMUNIQUE DE PRESSE 
 
Bruxelles, le 22 janvier 2011
 
La politique migratoire belge a été placée sous les projecteurs en décembre passé, suite au scandale du manque de places pour accueillir les demandeurs d'asile, légalement tenus d'être pris en charge par l'Etat. Il est vrai que jusqu'aux grands froids du début de l'hiver, les médias traitaient plutôt de l'énième façon de former un gouvernement. La crise politique belge en a occulté d'autres, notamment celle de l'asile, (mal)heureusement replacée au centre des polémiques par cause de mauvais temps.
 
Comme il s'est agi de faire débat, on a tout entendu : qu'il s'agissait d'une crise de l'accueil, qu'on se trouvait face à une invasion -puisque les chiffres le prouvent bien- de personnes venant, entre autres, de pays d'Europe de l'est dont « la plupart (…) ne sont pas menacés ou en danger »  (Mme Galant, MR), qu'il était temps de revoir la politique de « retour » plutôt que celle de l'accueil. On a aussi applaudi les organismes prenant en charge les demandeurs d'asile vivant dans la rue, pour leur proposer un logement décent dans les casernes wallonnes.
 
Alors on s'est endormi tranquilles, parce que Noël approchant, les pauvres étrangers ne dormaient plus en rue sous des cartons, ou alignés sur leurs matelas, au vu de tous les navetteurs de la gare du Nord. Le gouvernement en affaires courantes, le Secrétaire d'Etat à la Politique de migration et d'asile, Mr Whatelet (CDh), avaient fait un geste. 
 
Et pourtant… Qui, depuis Noël, a entendu parler des grèves de la faim des Pakistanais ou des sans-papiers de la rue des Chartreux (26 personnes) ? Les premiers ont reçu des papiers au bout de 29 jours de grève, les autres ne mangent toujours pas (46 jours)… Qui se soucie des familles entières qui survivent dans des squats bruxellois au confort très limité, parfois sans chauffage et sans portes ? Qui a protesté contre l'expulsion de Toure Kemo, suivie d'une incarcération à la prison de St Gilles, car il se serait débattu contre ses gardiens lors de son transfert à l'aéroport ? Qui dénonce l'enfermement de demandeurs d'asile, de citoyens étrangers porteurs de visa en règle, en centres fermés ? Qui s'indigne encore de l'existence même des centres fermés, de leur utilisation abusive, de la durée de détention de plus en plus longue ? Qui raconte l'infantilisation, la perte de repères, l'humiliation, le régime carcéral, la perte d'identité, l'incitation au retour volontaire, les troubles psychologiques, la démence, … des centres fermés ?
 
Ceux qui ont vu le film <span>Illégal,</span> d'Olivier Masset-Depasse, se sont fait une idée.
 
Ceux qui se sont senti troublés par les images de ce film, ou de celles des reportages de décembre sur le quotidien des illégaux ou demandeurs d'asile ; ceux qui refusent d'adhérer à la politique migratoire belge telle que menée actuellement ; ceux qui veulent simplement apporter un peu de soutien aux détenus des centres fermés ; ceux-là sont invités à venir protester devant le 127bis ce dimanche 30 janvier.
 
En plus de notre présence protestataire, nous apporteront aux détenus des GSM et des cartes de téléphone pour leur assurer un contact avec l'extérieur (famille, amis, médecins, avocats, etc.). Car, depuis quelques mois, on a enfin octroyé le droit de parole aux détenus.  
 
« Le silence est l'expression la plus parfaite du mépris » (G.B. Shaw), alors faisons résonner nos voix contre la politique migratoire et offrons la parole aux détenus du 127 bis !
  
La CRER (Coordination contre les Rafles, les Expulsions et pour la Régularisation)
 


 


 

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jeudi 13 janvier 2011

[21septembre] Manifestation devant le centre fermé 127bis



 

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