samedi 28 novembre 2009

[21septembre] Des enfants dorment à la gare à Bruxelles

Des enfants dorment à la gare à Bruxelles
 
Chaque soir, c'est le même rituel : « La police vient nous chercher à minuit, pour fermer la gare, et on revient à 4h du matin, à la réouverture ». Diony, 11 ans, indique du doigt, derrière la baie vitrée, le maigre toit sous lequel trois familles roms originaires de Slovaquie dorment depuis...deux mois.

Il y a là une trentaine de personnes, avec une dizaine d'enfants de moins de 12 ans. Les plus jeunes
gambadent dans le hall de la gare du Nord. Roman, 3 ans, regarde la scène depuis sa poussette, quignon de pain dans une main, pilon de poulet dans l'autre.

À côté, des fillettes essaient de récupérer de leur nuit, emmitouflées sous leurs couvertures.

Ces familles dorment sur des cartons au vu des centaines de navetteurs qui défilent devant eux chaque jour. Le constat est simple « On ne nous donne pas de travail, Fedasil nous dit qu'il n'y a pas de place pour nous et la police nous met dehors tous les soirs », raconte Milan, 20 ans, père de Roman. Le sort de sa famille est similaire à d'autres Roms. Ils ont fui la Slovaquie pour échapper aux violences récurrentes à leur endroit, mais aussi en raison des politiques discriminatoires et ségrégationnistes, notamment le problème non résolu des stérilisations forcées de femmes roms, signalé par Amnesty international en 2009. Récemment, le commissaire européen à l'emploi, aux affaires sociales et à l'égalité des chances, Vladimir Spidla, disait sa « vive inquiétude » et sa « profonde préoccupation » quant aux violences commises contre les Roms et leur marginalisation permanente dans les Etats européens.

Hier encore, des navetteurs s'indignaient de voir des bambins dormir à même le sol :« On ne peut pas accepter ça ! Monde débile ! » Ironie du sort, à la gare du Nord, un étal propose la vente de bougies à l'approche de l'anniversaire de la Déclaration universelle des droits de l'homme.


Martine Vandemeulebroucke dans Le Soir (27/11)
 


 
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