samedi 8 mai 2010

[21septembre] Appel au nom de Ari Sangari

Appel au nom de Ari Sangari

 

Madame Ari Sangari, Guinéenne (Conakry), est née le 23 mai 1986. En raison de l'instabilité politique et de la crise socio-économique qui frappe son pays, elle a quitté celui-ci en 2004. Elle a traversé le désert et a vécu à Ceuta pendant quelques mois, le temps de trouver de l'argent et un moyen pour gagner l'Espagne.

 

Elle est arrivée en Espagne dans le courant de l'année 2005 et y a fait immédiatement une demande d'asile. Elle a été prise en charge par les services sociaux espagnoles pendant 6 mois avant d'être livrée à ses propres moyens mais, bien sûr, sans droit au travail.

 

Elle s'est malgré tout débrouillée avec l'aide de Monsieur Traoré avec qui elle s'est mise en ménage. Ari a accouché d'un petit garçon, Karamo, à l'automne 2007.

 

Le couple a décidé de rejoindre la Belgique au mois de septembre 2009. Il était devenu trop difficile de trouver du travail en Espagne et la petite chambre dans laquelle ils vivaient était trop petite pour trois. De plus, Ari attendait un nouvel enfant.

 

Ari et son compagnon ont fait une nouvelle demande d'asile en Belgique pour laquelle il leur a  été signifié le 7 septembre 2009 l'irrecevabilité et un ordre de quitter le territoire en raison de la compétence de l'Espagne pour le traitement de sa demande.

 

Ils ont été hébergés quelques semaines au centre semi-fermé pour expulsion des familles situé à Tubize. Durant cette période, Monsieur Traoré a pris la fuite et n'a plus jamais donné de nouvelles. Ce qui a plongé Ari et Karamo dans une détresse profonde mais à, au moins, bloqué l'expulsion.

 

Ils ont été déplacés au mois de novembre dernier dans une maison d'accueil pour réfugié à  Westmeerbeek  près de Aarschot. Il a été convenu qu'ils pourraient y rester jusqu'à deux mois après son accouchement mais qu'elle devrait ensuite accepter son transfert vers l'Espagne.

 

Aucun agent de l'office des étrangers n'était présent pour l'accompagner à l'hôpital. Elle s'y est rendue seule. L'accouchement  a eu lieu le 16 février 2010. Celui-ci s'est finalement bien déroulé, Myriam est en bonne santé. Mais certains complications on maintenu Ari à la clinique pendant une semaine. A nouveau, absolument personne n'est venu lui rendre visite ni lui donner des nouvelles de Karamo, placé dans un institut pendant son séjour à l'hôpital.

 

Au mois de janvier Ari avait introduit une demande de régularisation sur base de la circonstance exceptionnelle de la disparition de son mari. Cette procédure a prolongé la suspension de son expulsion malgré les pressions constantes de son «  assistante sociale » pour qu'elle se résigne à rentrer « chez elle » en Guinée ou au moins qu'elle retourne en Espagne.

 

Hier, jeudi 6 mai 2010, la police a débarqué à son logement à 6 heure du matin avec en mains la décision de l'Office des étrangers rejetant sa demande de régularisation. Elle a passé la journée en garde à vue avant ses enfants puis emmener au centre de Tubize.

 

Ari a perdu tout espoir. Elle se met à pleurer quand on envisage de la faire repasser en Espagne jusqu'à l'aboutissement de sa demande d'asile. Elle dit qu'elle n'y survivra pas, seule, avec ses deux bambins. Quant au retour en Guinée, cela la terrorise. L'insécurité est complète la bàs. Récemment encore des émeutes se sont soldées par l'assassinats et le viol de de centaines de personnes. De plus elle ne veut imaginer devoir élever ses enfants dans un contexte aussi misérables. (Elle sait qu'un enfant sur trois n'atteint pas les 4 ans dans son pays.) Enfin, la région dans laquelle se situe les derniers membres survivants de sa famille  est très traditionaliste, on y pratique l'excision qu'Ari a subi et qu'elle ne veut pas pour sa fille.

 

Nous allons entamer des négociations avec Wathelet et  l'Office des étrangers pour qu'ils laissent Ari, Myiram et Karamo en paix, au moins jusqu'à ce que l'Espagne statue sur sa demande d'asile. Mais nous avons besoin de temps, il est indispensable qu'on puisse trouver, sans délai, un logement pour eux sans quoi elle sera expulsée dans les prochains jours.

 


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