samedi 10 novembre 2007

[21septembre] 53 jours de greve de la faim et toujours rien !!

Quelques infos !
 
Dewael pas compétent pour les demandes des Afghans
 
Le ministre de l'Intérieur Patrick Dewael ne peut pas se mêler de l'examen des demandes d'asile et est donc assez surpris que les grévistes de la faim de Woluwe-Saint-Lambert attendent toujours une solution de sa part. Le chef de cabinet du ministre rencontrera lundi les représentants des grévistes afghans, a indiqué vendredi le cabinet de M. Dewael. Le chef de cabinet sera accompagné du directeur général de l'Office des étrangers et du Commissaire général aux Réfugiés et aux apatrides.

Comme la procédure d'asile est entre les mains d'instances indépendantes, le pouvoir politique n'a pas de prise sur les décisions individuelles qui sont prises dans le cadre de l'asile, précise le cabinet. Dans le système belge, le ministre de l'Intérieur ne peut s'impliquer dans l'examen de demandes d'asile, ce qui ne l'empêche pas de pouvoir aller discuter directement avec tous les demandeurs d'asile, refoulés ou non, en cas de grève de la faim.

Le ministre peut uniquement accorder un séjour provisoire sur base de l'état de santé des grévistes de la faim. Or, les grévistes afghans souhaitent, eux, obtenir une protection subsidiaire. Ce type de protection peut être attribuée aux étrangers qui ne sont pas réfugiés au sens de la Convention de Genève, mais qui, en temps de guerre, encourent un grave danger en cas de rapatriement dans leur pays d'origine. M. Dewael répète que le Commissariat général aux réfugiés et aux apatrides est la seule instance légale compétente en cette affaire. Il appelle le bourgmestre compétent à prendre les mesures nécessaires s'il y avait un risque pour la santé ou la vie d'un des grévistes.
 
 
 
Les grévistes de la faim afghans refusent une proposition du CGRA
 
Les grévistes de la faim afghans rassemblés à Woluwe-Saint-Lambert ont refusé une proposition du Commissaire général aux réfugiés et aux apatrides, Dirk Van den Bulck, visant à mettre terme à leur action, a-t-on appris vendredi auprès du CGRA. Le Commissaire général s'était rendu jeudi dans le local occupé par les grévistes de la faim. Il leur a proposé de retirer les décisions négatives émanant du CGRA, lesquelles avaient été notifiées aux grévistes de la faim qui avaient introduit une demande de protection subsidiaire.

Le CGRA s'est engagé à réexaminer les dossiers en fonction de la situation actuelle en Afghanistan. Selon une porte-parole des Afghans, ceux-ci ont refusé la proposition de M. Van den Bulck car aucune garantie ne leur était apportée. Les Afghans craignent de renoncer à leur action pour n'obtenir qu'en fin de compte de nouvelles décisions négatives du CGRA, a-t-elle dit. Le CGRA a indiqué qu'il ne pouvait retirer les décisions négatives si le Conseil du Contentieux des étrangers s'était déjà prononcé sur des recours. Quatre grévistes de la faim n'auraient par ailleurs pas encore été entendus par le CGRA.

Le CGRA rappelle qu'il n'examine les demandes d'asile qu'au cas par cas et d'après les éléments dont il est en possession lors de l'examen du dossier. "La protection subsidiaire ne peut être accordée automatiquement à une nationalité. Le CGRA examine les risques de persécution au sens de la Convention de Genève ou le risque réel de subir une atteinte grave, pour les demandes de protection subsidiaire en fonction des régions des pays. La situation en Afghanistan varie fortement d'une région à l'autre mais cette situation évolue aussi. Il est toujours possible d'introduire une nouvelle demande d'asile en fonction de nouveaux éléments", explique-t-on au CGRA.

Le risque de subir une atteinte grave est évalué notamment par le nombre de victimes recensées dans une région mais pas uniquement, ajoute le CGRA. Un centre de recherche de 30 personnes est chargé au sein du CGRA de suivre en permanence la situation des différents pays des demandeurs d'asile. Un groupe de sept personnes a par ailleurs manifesté vendredi vers 16h00, au carrefour formé par la chaussée de Louvain et de l'avenue L. Grosjean, à Evere, en solidarité avec les grévistes de la faim. Des palettes en bois ont été abandonnées sur le carrefour. Deux femmes portant un calicot ont été interpellées par la police et arrêtées administrativement. L'action n'a duré que quelques minutes.
 
 
 
52e jour de grève de la faim des Afghans à Woluwe-Saint-Lambert
 
Les 18 ressortissants afghans qui occupent un local du stade communal de Saint-Josse à Woluwe-Saint-Lambert ont entamé vendredi leur 52e jour de grève de la faim et ont perdu en moyenne 15% de leur poids, selon un médecin qui les suit. Régulièrement, l'un des grévistes est évacué à l'hôpital pour être mis sous perfusion. Après quelques heures, voire deux ou trois jours au maximum passés à l'hôpital, ces grévistes de la faim poursuivent de manière déterminée leur action avec les autres membres du groupe, a précisé le Dr Marie-Jeanne Wuidar, l'un des médecins généralistes qui suivent les grévistes de la faim.

Elle a indiqué que l'Ordre des Médecins avait dernièrement rappelé dans une directive que les médecins n'étaient pas autorisés à s'opposer à la volonté de personnes de jeûner, à condition que ce souhait soit répété. Elle s'interroge dès lors sur l'opportunité d'une éventuelle évacuation forcée des sans-papiers. Les grévistes de la faim sont entrés dans une phase où le risque de subir des séquelles irréversibles, notamment aux niveaux cérébral et rénal, devient important, a-t-elle expliqué. De ce fait, elle juge l'état de santé des grévistes extrêmement préoccupant à ce stade.

Si la dégradation de l'état de santé des grévistes de la faim est en principe lente, un arrêt cardiaque n'est pas exclu en raison de l'importante perte de poids, surtout au niveau musculaire. "Leur état de santé est actuellement sous contrôle mais nous ne pouvons pas prévenir ce type de risque", a souligné le Dr Wuidar. A l'approche des 60 jours de grève de la faim, les conséquences peuvent être fatales. Certains grévistes de la faim en sont à leur troisième jeûne et étaient affaiblis dès le départ.

Sur le plan psychique, les Afghans souffrent de troubles de la conscience et sont victimes d'angoisses. Ils apparaissent aux yeux des médecins comme très désespérés. S'ils acceptent d'être parfois hospitalisés, ils sont néanmoins déterminés à continuer, selon le Dr Wuidar. "Je suis opposée à la grève de la faim, mais nous ne pouvons que les alerter quand ils courent un danger trop grand", a-t-elle indiqué. Le Belge Pol Van Camp, qui a rejoint les grévistes de la faim il y a huit jours pour entamer son troisième jeûne, espère que les autorités belges trouveront une solution définitive pour les 18 Afghans, en les régularisant ou en leur octroyant la protection subsidiaire.

"Nous demandons à pouvoir rencontrer le ministre (de l'Intérieur) Patrick Dewael, mais nous n'obtenons aucune réponse. Que les autorités aient au moins le courage de venir ici pour demander aux grévistes de la faim de retourner en Afghanistan", a-t-il déclaré vendredi. Des négociations sont toujours en cours avec le Commissaire général aux réfugiés et aux apatrides.


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