vendredi 16 avril 2010

[21septembre] 17 avril - Exposition d’affiches : "20 de lutte contre les centres fermés"

Exposition d'affiches : "20 de lutte contre les centres fermés"

Samedi 17 avril , entre 10h et 18h, VUB salle "Nelson Mandela"

Info Crer ; Jeanne Depireux 0485 177443

Au-delà du débat sur les politiques d'immigration belge et européenne, ou plus sûrement en qualité de préambule, nous souhaitons par cette exposition entamer une réflexion sur cet outil de gestion des flux migratoires que sont les centres fermés.

Qu'est-ce qu'un centre fermé ? Qui connaît leur existence ? S'est-on déjà posé la question de leur légitimité ?

Plus de 8000 personnes transitent chaque année par l'un (ou plusieurs) des 6 centres fermés de notre pays. Parmi ces personnes, près de la moitié sont finalement libérées[i], après plusieurs semaines ou mois de détention, avec un ordre de quitter le territoire, ou, autrement dit, une invitation hypocrite à vivre dans la clandestinité.

Qui sont ces personnes ? Les centres accueillent aujourd'hui des personnes aux situations très variées : demandeurs d'asile dont la demande est en cours de traitement, demandeurs d'asile déboutés, personnes vivant dans la clandestinité et arrêtées par les services de police, personnes considérées comme « inadmissibles », etc.

Ces hommes et femmes sont donc privés de leur droit fondamental d'aller et venir sur simple décision administrative, sans jugement et sans n'avoir commis aucun délit. Comment cette détention se justifie-t-elle ? La loi du 15 décembre 1980 et l'AR du 2 août 2002 le précisent : « la détention, la mise à disposition du Gouvernement et le maintien ne constituent pas des sanctions mais des moyens d'exécution d'une mesure d'éloignement ». Les centres fermés, une machine à expulser.

Les conditions de vie dans les centres fermés sont particulièrement humiliantes et traumatisantes. La personne détenue ne reçoit que très peu d'informations et d'explications sur sa situation et ses droits, ne connaît pas la durée de sa détention ni son issue, vit dans la peur d'une expulsion pouvant survenir à tout moment, et n'a que très peu de contacts avec l'extérieur. Bien souvent, la communication est difficile en raison de la langue. Le régime y est carcéral, collectif, le droit à la vie privée n'est pas respecté.

Mais plus que tout, c'est la finalité même de l'enfermement administratif qui est insoutenable : l'expulsion forcée et souvent violente d'une personne vers un pays qu'elle ne connaît plus, qu'elle a quitté dans des circonstances souvent très difficiles, et où elle ne veut pas vivre parce qu'elle n'y voit aucun avenir, parce qu'elle craint pour sa vie ou parce que ses attaches sont désormais en Belgique.

En théorie, la détention ne peut pas dépasser 5 mois (loi du 15 décembre 1980). En pratique, la durée de détention est illimitée, puisque les compteurs sont remis à zéro après l'échec d'une tentative d'expulsion.

L'éloignement de quelques milliers de personnes par an du territoire belge justifie-t-il les traitements dégradants et inhumains infligés aux personnes étrangères venues chercher refuge et un avenir meilleur pour eux et leurs enfants ? Cette « machine » si peu efficace est-elle digne de notre chère démocratie ?

Elle ressemble d'avantage à un instrument destiné à décourager – en vain – les candidats potentiels à l'immigration, mais aussi et surtout à rassurer l'opinion publique belge au réflexe trop souvent xénophobe sur le fait que le « problème » de l'immigration est sous contrôle.

Nous réclamons la suppression de tous les centres fermés et l'arrêt des expulsions.

La CRER – Coordination contre les Rafles, les Expulsions et pour le Régularisation.



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[i] Aide aux Personnes Déplacées, Caritas International Belgique, le Centre Aide aux Personnes Déplacées, Caritas International Belgique, le Centre Social Protestant, le CIRÉ, Jesuit Refugee Service Belgium, la Ligue des droits de l'homme asbl, le MRAX, Point d'Appui, le Service Social de Solidarité Socialiste, Vluchtelingenwerk Vlaanderen ; 2006. Centres fermés pour étrangers : état des lieux. Chiffres obtenus en excluant le centre INAD étant donné le caractère particulier de ce centre où le nombre de refoulement est très important.




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