mercredi 13 février 2008

[21septembre] La forteresse se construit

La forteresse se construit

Sabine Verhest
Mis en ligne le 13/02/2008
 
La Commission propose une série de mesures pour renforcer les frontières. Elle entend en même temps faciliter les entrées et sorties de voyageurs légaux.
 
La gestion des frontières extérieures de l'Union européenne laisse encore à désirer, cela n'aura échappé à personne, et en tout cas pas à la Commission qui planche depuis quelque temps sur les moyens de mieux les contrôler tout en renforçant la protection des victimes de la traite des êtres humains. C'est dans ce contexte que, ce mercredi, elle adopte mesures concrètes et pistes de réflexion pour préserver l'intégrité de l'espace Schengen et permettre aux ressortissants légaux des pays tiers d'y pénétrer aussi facilement que possible. Dans ses documents, dont nous avons obtenu copie, la Commission propose d'améliorer la surveillance aux frontières en utilisant les nouvelles technologies, d'intensifier les patrouilles communes en mer et d'élaborer un système permettant de mieux contrôler les entrées et sorties du territoire européen.
 
1 Une stratégie de gestion des frontières. L'objectif de la Commission est de concilier le renforcement de la sécurité d'une part et la fluidité du passage aux frontières d'autre part. En utilisant les nouvelles technologies par exemple.
 
La tâche se révèle énorme. En 2006, on comptait près de 880 millions de passages aux frontières extérieures des Vingt-sept, la majorité se faisant dans les aéroports. Selon la Commission, près de 300 000 personnes ont été recalées. La moitié des 8 millions d'illégaux présents - suppose-t-on - sur le territoire de l'Union seraient entrés légalement pour y demeurer dans la clandestinité au-delà de la durée autorisée. En 2006, 500 000 d'entre eux ont été appréhendés. Voilà pour le contexte. Dans la communication qu'elle consacre aux nouveaux instruments de gestion des frontières, la Commission propose de créer un système d'enregistrement électronique des entrées et sorties de l'espace Schengen des ressortissants des pays tiers. Les autorités compétentes seraient alertées dès lors qu'une personne dépasserait le temps autorisé de séjour. Pour faciliter les identifications, les détenteurs d'un visa devraient laisser leurs données biométriques.
 
La Commission propose aussi d'envisager la création d'un système d'autorisation électronique de voyage (comme il en existe en Australie) et de faciliter le passage des citoyens européens et des étrangers "de bonne foi" en mettant en place un mécanisme de vérification automatique aux frontières.
 
2 Le développement de Frontex. Un système européen de garde-frontières, on en parle beaucoup mais on ne le voit pas progresser - des Etats y restent réticents. Aussi la Commission propose-t-elle, à la lumière du développement actuel de l'Agence de gestion des frontières extérieures, d'envisager pour elle de nouvelles tâches à court et à plus long terme. L'an dernier, Frontex a mené quatre opérations maritimes (pour 2,7 millions d'euros en moyenne), dix terrestres et cinq aériennes. Lesquelles ont permis, avec celles de 2006, d'appréhender 53 000 personnes et de détecter 3 000 documents falsifiés.
 
La Commission propose maintenant, entre autres, d'équiper Frontex de matériel de surveillance, d'organiser des formations de garde-frontières et de mener des opérations semi-permanentes. A plus long terme, elle espère notamment développer une indispensable et pourtant limitée coopération avec les Etats tiers.
 
3 Un système de surveillance aux frontières. La Commission envisage de mettre progressivement en place un système baptisé "Eurosur" pour diminuer le nombre de migrants qui entrent illégalement sur le territoire européen sans être attrapés, pour réduire le nombre de morts en mer en interceptant les bateaux de clandestins et pour lutter contre la criminalité transfrontalière comme les trafics de drogue, d'armes et d'êtres humains. Aujourd'hui, la surveillance se concentre sur certaines zones frontalières, pour des raisons techniques et financières, et les garde-frontières ne disposent pas toujours des informations leur permettant de pister et d'intercepter rapidement les clandestins.
 
"Eurosur" pourrait voir le jour en trois phases. Il s'agirait, d'abord, de lier, de rationaliser et d'améliorer techniquement les systèmes de surveillance existant dans les Etats membres (grâce à des fonds européens). Ensuite, de mieux utiliser les instruments de surveillance au niveau européen et de développer de nouvelles technologies, comme les satellites. Enfin, de créer un environnement de partage d'informations dans le domaine maritime. Pour, autant que possible, limiter le nombre de coques de noix bourrées de migrants qui s'aventurent en Méditerranée ou dans l'Atlantique pour goûter à l'eldorado européen au péril de leur vie.


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