mercredi 1 avril 2009

[21septembre] Conf. de Presse jeudi 2 avril a 10h30

Conférence de presse jeudi 2 avril 10h30

 

Les conséquences médicales et sociales de la politique d'immigration 

 

Intervenant :

Mateo Alaluf (Sociologue ULB), Michel Roland, Marie-Jeane Wuidar (médecins et équipe soignante), Marianne Prevost (sociologue de la santé) et Oscar Flores (Crer)

 

Lieux de la conférence :

Institut de Sociologie de l'ULB, 44 avenue Jeanne, 1050 Ixelles – bâtiment S, Salle Jean Baugniet, rez-de-chaussée (à droite en entrant dans le grand hall).

 

Selon Belga, la réunion du Conseil des ministres restreint a reculé au-delà des élections régionales et européennes, l'application de l'accord gouvernemental du 18 mars 2008 portant sur des critères clairs de régularisation des sans-papiers[i] 

Suite à cette nouvelle, des médecins et des chercheurs de l'ULB organisent conjointement avec la CRER une conférence de presse ce jeudi 2 avril à 10h30 pour dénoncer en trois points le blocage de l'accord gouvernemental qui dure maintenant depuis plus d'un an ainsi que ses conséquences médicales et sociales :  

1. Conséquences sociales : la criminalisation de l'immigration, immigration que l'Europe a contribué à créer : notamment par l'exploitation outrageuse par les pays occidentaux des ressources des pays en développement, les accords commerciaux internationaux inéquitables et les politiques d'immigration choisie qui favorisent la fuite des cerveaux sont responsables de la pauvreté qui génère l'immigration économique. 

2. Les conséquences psychiques et physiques de cette longue attente,  (avec un risque accru lors des grèves de la faim) sur la santé des sans-papiers observées depuis plus de 10 ans par l'équipe soignante (médecins, infirmières, psychologues et psychiatres): dépressions, psychoses, stress mais aussi sensibilité accrue aux infections, maladies des voies respiratoires, ulcères gastriques... 

3. L'impuissance des services de santé face à  la multiplication des grèves de la faim.  Ces actions de désespoir répondent à l'incapacité de la classe politique à prendre enfin ses responsabilités. Depuis quelques années, on assiste à un nombre croissant de grèves de la faim, et chacune d'elles compte un nombre croissant de grévistes. Le suivi médical de telles grèves nécessite la présence quotidienne pendant plusieurs heures d'une équipe de soignants composée de médecins, infirmières, administratifs, psychologues et psychiatres. Le passage de volontaires de la Croix rouge, l'obtention de l'AMU pour chacun des grévistes lui assurant les soins à l'hopital si nécessaire, l'accès aux médicaments et aux examens de laboratoire sont des corrollaires indispensables. Toutes ces conditions sont actuellement impossibles à remplir pour assurer un suivi correct et humain des grévistes. 

Les conséquences du blocage gouvernemental se font ressentir sur tous les sans-papiers, qu'ils soient grévistes de la faim ou non, et ce à plusieurs niveaux : médical, psychologique, économique et social. La plupart restent dans l'ombre et attendent le bon vouloir d'un gouvernement qui ne tient pas compte d'eux. Ils voient les années passer, leurs projets d'une nouvelle vie se détricoter, toutes leurs promesses d'embauche s'éteindre à force d'attendre, eux qui ont tous les critères, parlent nos langues, ont suivi maintes formations et finissent par tomber dans une dépression sévère par impuissance face au blocage de la situation. 

Pour rappel, après les occupations d'églises qui ont commencé en 2005, cela fait à présent 5 mois que les universités sont occupées par des sans-papiers et des étudiants pour réclamer l'application de l'accord gouvernemental. Dans la situation actuelle de non-droit, la grève de la faim représente le seul espoir (souvent déçu) de se voir accorder un séjour de 3 mois à renouveler dans l'attente de cet accord. Cette pratique ne constitue pas un chantage politique, c'est la seule arme de ces hommes et femmes désespérés dont les droits sont niés ; cette main d'œuvre bon marché vivant dans la précarité la plus extrême. Un des 280 grévistes de l'ULB témoigne (ce 2 avril, il sera à son 33ème jour de grève). Il est en Belgique depuis sept ans et vient du Maroc. Contrairement aux idées reçues, un sans-papier n'a ni droit au chômage, ni au CPAS. C'est pourquoi il a toujours travaillé dans la confection textile pour un salaire mensuel plein temps de 620 euros et des journées de travail de 12 heures. Parfois son employeur ne le paye pas pendant une ou deux semaines. Mais il est sans papiers alors il ne peut pas porter plainte. 

Nous demandons en conséquence au Gouvernement de prendre instamment ses responsabilités dans les délais les plus brefs afin de mettre enfin ( !) un terme au blocage politique qui dure depuis un an ainsi que de prendre une position claire sur la question de la régularisation.

  

Contact : 

Oscar Flores : 0496 40 33 09

Mateo Cordier : 0485 08 16 79

 



[i] L'annonce de Madame Turtelboom du 27 mars quant à la régularisation pour un an de certains sans-papiers présents en Belgique depuis plus de 5 ans avec enfants scolarisés et sous certaines conditions ne changent rien à notre position. En effet, le problème perdure puisque la loi n'est pas modifiée. En conséquence, le traitement des sans-papiers reste dépendant du bon vouloir des Ministres et des pressions qu'ils subissent. Ce qui ne donne aucune garantie pour une amélioration de la situation sur le long terme. En outre, selon Zoé Genot, « Si la régularisation que propose la Ministre Turtelboom permet de résoudre provisoirement quelques situations kafkaïennes, elle laisse sur le carreau quantité de personnes présentes sur le territoire belge depuis plus de 4 ans ». Enfin toujours selon la député Ecolo, « A l'analyse, la démarche de Mme Turtelboom constitue un timide premier petit pas, très loin de l'accord gouvernemental, qui prévoyait une prise en compte de l'ancrage durable et une possibilité de régularisation économique ».






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