mardi 3 mars 2009

[21septembre] Asile: saturation et besoin d'harmonisation

Asile: saturation et besoin d'harmonisation

Belga - Mis en ligne le 03/03/2009

 

Après ces auditions, le président Philippe Moureaux a rappelé l'appel de toutes les autorités religieuses et philosophiques pour qu'on trouve une solution à la problématique de l'asile. "Peut-être devrons-nous entendre le cardinal Daneels (un des signataires de l'appel) pour que le fédéral nous entende", a-t-il dit.

 

La Commission de l'Intérieur du Sénat a entendu mardi, dans le cadre d'une évaluation de la loi sur l'accueil des demandeurs d'asile, des représentants d'une série d'organismes actifs dans le secteur. Ils ont tous souligné la saturation du réseau et la nécessité d'une harmonisation des règles. Le président de la Commission, Philippe Moureaux (PS), a mis l'accent pour sa part sur le fait qu'il n'y aura pas de solution à la problématique de l'accueil en dehors d'une solution d'ensemble.
 
La Commission a entendu lundi matin les représentants de Fédasil, de la Croix-rouge flamande et de Belgique, du CIRE (Coordination et Initiatives pour Réfugiés et Etrangers) et de son pendant flamand Vluchtelingenwerk Vlaanderen ainsi que des Unions des villes et communes. La plupart d'entre eux ont dit toujours soutenir la formule de l'aide matérielle, tout en soulignant qu'une évaluation de la loi sur l'accueil était difficile en raison de la saturation du réseau.
 
Il y a actuellement 7.319 places en accueil collectif et 8.543 en accueil individuel, ce qui semble donc insuffisant. "C'est un vase qui se remplit et ne se vide plus, donc il déborde", a commenté M. Moureaux. Un des points mis en avant par certains pour désengorger l'accueil est notamment l'accélération de la sortie de ce système pour les personnes qui ont obtenu une régularisation. Or, les demandeurs régularisés restent souvent encore 6 mois dans l'accueil.
 
Les représentants de plusieurs organisations ont souligné l'importance d'une plus grande cohérence. "Nous devons pouvoir donner un message clair", a dit la représentante de la Croix-Rouge flamande, Hilde Van Gastel. "Un demandeur d'asile qui est accueilli en Flandre reçoit chaque année une déclaration d'impôt à remplir et à terme reçoit un crédit d'impôt. De plus, après 4 mois, il reçoit une lettre de l'autorité flamande lui disant qu'il doit suivre des cours d'intégration. Et après cela, on nous demande de leur dire que leur situation chez nous n'est pas sûre et qu'on ne peut leur donner aucune garantie", a-t-elle ajouté.
 
Les Unions des villes et communes ont insisté sur la nécessité de pouvoir sanctionner plus rapidement ceux qui ne respectent pas les règles dans les centres d'accueil. Elles proposent notamment la possibilité de supprimer temporairement l'argent de poche. Elles plaident aussi pour qu'on supprime l'interdiction faites aux demandeurs d'asile d'effectuer un bénévolat. Enfin, elles ont mis en évidence l'insuffisance de l'aide psychologique.
Le CIRE quant à lui a plaidé pour que les demandeurs d'asile aient accès au marché du travail après 6 mois et pour que l'autorité fédérale consacre plus de moyens à l'accueil. Il insiste aussi sur le fait que l'accueil et la procédure sont liés, même si dans la théorie on veut faire la distinction.
 
Les auditions n'ont guère attiré beaucoup de sénateurs. Ils étaient 8 pour entendre les différents représentants et ce n'est qu'après les auditions d'un 9e est arrivé en séance. La Commission compte 17 membres.
 
Après ces auditions, le président Philippe Moureaux a rappelé l'appel de toutes les autorités religieuses et philosophiques pour qu'on trouve une solution à la problématique de l'asile. "Peut-être devrons-nous entendre le cardinal Daneels (un des signataires de l'appel) pour que le fédéral nous entende", a-t-il dit.
 
 


 
CRER / Tel : 0474 08 85 35
Travailleurs sans papiers :  http://1maimanif.canalblog.com/
Soutien au N° Triodos  :  523 - 0801898 - 74